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De là résultent plusieurs conséquences importantes. L’une d’elles est que le jeu mathématiquement le plus égal est toujours désavantageux. En effet, si l’on désigne par la fortune physique du joueur avant de commencer le jeu ; par sa probabilité de gagner, et par sa mise, celle de son adversaire doit être, pour l’égalité du jeu, ainsi le joueur gagnant la partie, sa fortune physique devient et la probabilité de cela est S’il perd la partie, sa fortune physique devient et la probabilité de cela est en nommant donc sa fortune physique, en vertu de son expectative, on aura, par ce qui précède,

or cette quantité est plus petite que c’est-à-dire que l’on a

ou, en prenant les logarithmes hyperboliques,

Le premier membre de cette équation peut être mis sous la forme

quantité qui est évidemment négative.

Il résulte encore de l’analyse préxîédente qu’il vaut mieux exposer sa fortune par parties à des dangers indépendants les uns des autres, que de l’exposer tout entière au même danger. Pour le faire voir, supposons qu’un négociant, ayant à faire venir par mer une somme l’expose sur un seul vaisseau, et que l’observation ait fait connaître la probabilité de l’arrivée d’un vaisseau du même genre dans le port ; l’avantage mathématique du négociant, résultant de son expectative,