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difficile d’assigner la valeur, mais que l’on ne peut fixer au-dessous de ce qui lui serait rigoureusement nécessaire pour exister ; car on conçoit qu’il ne consentirait point à recevoir une somme modique, telle que cent francs, avec la condition de ne prétendre à rien, lorsqu’il l’aurait dépensée.

Supposons maintenant que la fortune physique d’un individu soit et qu’il lui survienne l’expectative d’un des accroissements ces quantités pouvant être nulles ou même négatives, ce qui change les accroissements en diminutions. Représentons par les probabilités respectives de ces accroissements, la somme de ces probabilités étant supposée égale à l’unité. Les fortunes morales correspondantes de l’individu pourront être

En multipliant ces fortunes respectivement par leurs probabilités la somme de leurs produits sera la fortune morale de l’individu en vertu de son expectative ; en nommant donc y cette fortune, on aura

Soit la fortune physique qui correspond à cette fortune morale, on aura

La comparaison de ces deux valeurs de donne

Si l’on retranche la fortune primitive de cette valeur de la différence sera l’accroissement de la fortune physique qui procurerait à l’individu le même avantage moral qui résulte pour lui de son expectative. Cette différence est donc l’expression de cet avantage, au lieu que l’avantage mathématique a pour expression