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qui sortira de la seconde urne. On diminuerait encore cette influence, en considérant de la même manière une troisième urne, une quatrième, etc.

Considérons deux joueurs et jouant ensemble, de manière qu’à chaque coup celui qui perd donne un jeton à son adversaire, et que la partie dure jusqu’à ce que l’un d’eux ait gagné tous les jetons de l’autre. Soient et leurs adresses respectives, et leurs nombres de jetons en commençant. Il résulte de la formule (H) du no 10, en y faisant infini, que la probabilité de pour gagner la partie est

Si l’on fait dans cette expression

on aura, en prenant le signe supérieur, la probabilité relative au cas où est plus fort que et, en prenant le signe inférieur, on aura la probabilité relative au cas où est moins fort que Si l’on ignore quel est le plus fort des joueurs, la demi-somme de ces deux probabilités sera la probabilité de que l’on trouve ainsi égale à

(3)

en changeant en et réciproquement, on aura la probabilité de Si l’on suppose infiniment petit ou nul, ces probabilités deviennent et elles sont donc proportionnelles aux nombres des jetons des joueurs ; ainsi, pour l’égalité du jeu, leurs mises doivent être dans ce rapport. Mais alors l’inégalité qui peut exister entre eux est favorable au joueur qui a le plus petit nombre de jetons ; car, si l’on suppose moindre que il est facile de voir que l’expression (3) est plus grande que Si les joueurs conviennent de doubler, de tripler, etc.