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on aura

La probabilité que l’erreur d’un nombre quelconque de la Table sera comprise dans les limites zéro et une quantité quelconque est donc indépendante, soit des nombres intermédiaires, soit des nombres subséquents.

Si l’on fait on aura

et la probabilité que le rapport de l’erreur du nombre de la Table à ce nombre lui-même sera compris dans les limites est

l’intégrale étant prise depuis nul. On voit ainsi que, la valeur de et par conséquent la probabilité restant les mêmes, ce rapport augmente lorsque diminue ; ainsi les nombres de la Table sont d’autant moins sûrs qu’ils sont plus éloignés du premier On voit encore que ce rapport diminue à mesure que augmente, ou à mesure que l’on multiplie les observations ; de manière que l’on peut, par cette multiplication, diminuer à la fois ce rapport et augmenter ce rapport devenant nul lorsque est infini, et devenant alors égal à l’unité.

31. Appliquons l’analyse précédente à la recherche de la population d’un grand empire. L’un des moyens les plus simples et les plus propres à déterminer cette population est l’observation des naissances annuelles dont on est obligé de tenir compte pour déterminer l’état civil des enfants. Mais ce moyen suppose que l’on connaît, à très peu près, le rapport de la population aux naissances annuelles, rapport que l’on obtient en faisant sur plusieurs points de l’empire le dénombrement exact des habitants, et en le comparant aux naissances correspond-