Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 7.djvu/114

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

naissance et la mort soient indiquées. On détermine combien de ces individus sont morts dans la première année de leur âge, combien dans la seconde année, et ainsi de suite. On en conclut le nombre d’individus vivants au commencement de chaque année, et l’on écrit ce nombre dans la Table à côté de celui qui indique l’année. Ainsi l’on écrit à côté de zéro le nombre des naissances, à côté de l’année 1 le nombre des enfants qui ont atteint une année, à côté de l’année 2 le nombre des enfants qui ont atteint deux années, et ainsi du reste. Mais, comme dans les deux premières années de la vie la mortalité est très rapide, il faut, pour plus d’exactitude, indiquer dans ce premier âge le nombre des survivants à la fin de chaque demi-année.

Si l’on divise la somme des années de la vie de tous les individus inscrits dans une Table de mortalité par le nombre de ces individus, on aura la durée moyenne de la vie qui correspond à cette Table. Pour cela, on multipliera par une demi-année le nombre des morts dans la première année, nombre égal à la différence des nombres d’individus inscrits à côté des années 0 et 1. Leur mortalité devant être répartie sur l’année entière, la durée moyenne de leur vie n’est qu’une demi année. On multipliera par une année et demie le nombre des morts dans la seconde année, par deux années et demie le nombre des morts dans la troisième année, et ainsi de suite. La somme de ces produits, divisée par le nombre des naissances, sera la durée moyenne de la vie. Il est facile d’en conclure que l’on aura cette durée, en formant la somme des nombres inscrits dans la Table à côté de chaque année, en la divisant par le nombre des naissances, et en retranchant un demi du quotient, l’année étant prise pour unité. La durée moyenne de ce qui reste à vivre, en partant d’un âge quelconque, se détermine de la même manière, en opérant sur le nombre des individus qui sont parvenus à cet âge comme on vient de le faire sur le nombre des naissances. Ce n’est point au moment de la naissance que la durée moyenne de la vie est la plus grande ; c’est lorsqu’on a échappé aux dangers de la première enfance, et alors elle est d’environ quarante-trois ans. La probabilité d’arriver à un âge quelconque en partant d’un âge donné