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mène jusqu’ici non observé ; enfin que la planète Uranus et ses satellites, et les quatre petites planètes nouvellement découvertes lui obéissent et la confirment ; il est impossible de se refuser à l’ensemble de ces preuves, et de ne pas convenir que rien n’est mieux démontré dans la Philosophie naturelle que le mouvement de la Terre et le principe de la gravitation universelle en raison des masses et réciproque au carré des distances.

L’extrême difficulté des problèmes relatifs au système du monde force de recourir à des approximations qui laissent toujours à craindre que les quantités négligées n’aient sur leurs résultats une influence sensible. Lorsque les géomètres ont été avertis, par l’observation, de cette influence, ils sont revenus sur leur analyse ; en la rectifiant, ils ont toujours retrouvé la cause des anomalies observées ; ils en ont déterminé les lois, et souvent ils ont devancé l’observation, en découvrant des inégalités qu’elle n’avait pas encore indiquées. Les théories de la Lune, de Saturne, de Jupiter et de ses satellites offrent, comme on l’a vu, beaucoup d’exemples de ce genre. Ainsi l’on peut dire que la nature elle-même a concouru à la perfection des théories astronomiques, fondées sur le principe de la pesanteur universelle : c’est, à mon sens, l’une des plus fortes preuves de la vérité de ce principe admirable.

Ce principe est-il une loi primordiale de la nature ? n’est-il qu’un effet général d’une cause inconnue ? Ici l’ignorance où nous sommes des propriétés intimes de la matière nous arrête, et nous ôte tout espoir de répondre d’une manière satisfaisante à ces questions. Au lieu de former sur cela des hypothèses, bornons-nous à examiner plus particulièrement la manière dont le principe de la gravitation a été employé par les géomètres.

Ils sont partis des cinq suppositions suivantes, savoir, 1o que la gravitation a lieu entre les plus petites molécules des corps ; 2o qu’elle est proportionnelle aux masses ; 3o qu’elle est réciproque au carré des distances ; 4o qu’elle se transmet dans un instant d’un corps à l’autre ; 5o enfin, qu’elle agit également sur les corps en repos et sur