de plusieurs termes, ce qui est peu probable. Il faudrait supposer, de plus, que la vitesse de la Terre est exactement celle qui convient à la proportion précédente, ce qui est contre toute vraisemblance. D’ailleurs, la vitesse de la Terre varie dans les diverses saisons de l’année ; elle est de environ plus grande en hiver qu’en été. Cette variation est plus considérable encore si, comme tout l’indique, le système solaire est en mouvement dans l’espace ; car, selon que ce mouvement progressif est contraire au mouvement terrestre ou conspire avec lui, de grandes variations annuelles doivent en résulter dans le mouvement absolu de la Terre, ce qui devrait altérer la proportion dont il s’agit et le rapport de la force imprimée à la vitesse relative qu’elle produit, si cette proportion et ce rapport n’étaient pas indépendants de la vitesse absolue.
Tous les phénomènes célestes viennent à l’appui de ces preuves. La vitesse de la lumière, déterminée par les éclipses des satellites de Jupiter, se compose avec celle de la Terre exactement comme dans la loi de la proportionnalité de la force à la vitesse, et tous les mouvements du système solaire, calculés d’après cette loi, sont entièrement conformes aux observations.
Voilà donc deux lois du mouvement, savoir la loi d’inertie et celle de la force proportionnelle à la vitesse, qui sont données par l’observation. Elles sont les plus naturelles et les plus simples que l’on puisse imaginer, et sans doute elles dérivent de la nature même de la matière ; mais, cette nature étant inconnue, ces lois ne sont pour nous que des faits observés, les seuls, au reste, que la Mécanique emprunte de l’expérience.
La vitesse étant proportionnelle à la force, ces deux quantités peuvent être représentées l’une par l’autre ; on aura donc, par ce qui précède, la vitesse d’un point sollicité par un nombre quelconque de forces dont on connaît les directions et les vitesses.
Si le point est sollicité par des forces agissant d’une manière continue, il décrira, d’un mouvement sans cesse variable, une courbe dont la nature dépend des forces qui la font décrire. Pour la déterminer, il