revenir à son périhélie ; ainsi, en prenant pour unité la moyenne distance du Soleil à la Terre, le grand axe de son orbite est à peu près 35,9, et comme sa distance périhélie n’est que 0,58, elle s’éloigne du Soleil au moins 35 fois plus que la Terre, en parcourant une ellipse fort excentrique. Son retour au périhélie a été de treize mois plus long de 1531 à 1607 que de 1607 à 1682 ; il a été de dix-huit mois plus court de 1607 à 1682 que de 1682 à 1759. Il paraît donc que des causes semblables à celles qui altèrent le mouvement elliptique des planètes troublent celui des comètes d’une manière encore plus sensible.
L’orbite d’une comète, observée en 1818, a présenté des éléments si peu différents de ceux de l’orbite d’une comète observée en 1805, que l’on en a conclu l’identité de ces deux astres, ce qui donnerait une courte révolution de treize ans, s’il n’y avait point eu de retour intermédiaire de la comète à son périhélie ; mais M. Encke, par la discussion des observations nombreuses de cet astre en 1818 et 1819, a reconnu que sa révolution est de 1203 jours à fort peu près ; il en a conclu qu’elle devait reparaître en 1822, et, pour faciliter aux observateurs les moyens de la retrouver, il a calculé la position qu’elle devait avoir à chaque jour de sa prochaine apparition. Les déclinaisons australes de la comète, dans cette apparition, rendaient ses observations presque impossibles en Europe. Heureusement elle vient d’être reconnue par M. Rümker, observateur habile, attiré dans la Nouvelle-Hollande par M. le général Brisbane, gouverneur de Botany-Bay, et qui, lui-même excellent observateur, porte aux progrès de l’Astronomie l’intérêt le plus actif et le plus éclairé. M. Rümker a observé la comète chaque jour depuis le 2 jusqu’au 23 juin 1822, et ses positions observées s’accordent si bien avec celles que M. Encke avait calculées d’avance, qu’il ne doit rester aucun doute sur ce retour de la comète prédit par M. Encke.
La nébulosité dont ces comètes sont presque toujours environnées paraît être formée des vapeurs que la chaleur solaire élève de leur surface. On conçoit, en effet, que la grande chaleur qu’elles éprouvent vers leur périhélie doit raréfier les matières condensées par le froid qu’elles éprouvaient à leurs aphélies. Cette chaleur est excessive pour