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produit aucune équation séculaire sensible ni dans le mouvement des nœuds, ni dans l’inclinaison de l’orbite lunaire à l’écliptique.

De là il suit que la résistance de l’éther ne peut être sensible que dans le moyen mouvement de la Lune. Les observations anciennes et modernes prouvent évidemment que les moyens mouvements de son périgée et de ses nœuds sont assujettis à des équations séculaires très-sensibles. Le mouvement séculaire du périgée, conclu par la comparaison des observations anciennes et modernes, est plus petit de quinze à seize minutes que celui qui résulte de la comparaison des observations faites depuis un siècle ; ce phénomène incontestable indique donc une autre cause que la résistance de l’éther. On a vu précédemment qu’il dépend de la variation de l’excentricité de l’orbe terrestre, et comme les équations séculaires résultantes de cette variation satisfont exactement à l’ensemble de toutes les observations anciennes et modernes, on doit en conclure que l’accélération produite par la résistance d’un fluide éthéré, dans le moyen mouvement de la Lune, est jusqu’à présent insensible.

30. L’accélération produite par cette résistance dans le moyen mouvement de la Terre est beaucoup plus petite que l’accélération correspondante du moyen mouvement de la Lune. Pour le faire voir reprenons la formule (Y) du no 46 du Livre II. Cette formule, appliquée à la Terre, donne dans l’expression de le terme

étant la masse du Soleil, la somme des masses de la Terre et de la Lune étant prise pour unité ; correspondant pour la Terre à ce que nous avons désigné par pour la Lune ; et la caractéristique différentielle d’se rapportant aux coordonnées du Soleil. On a

et étant les forces dont la Terre est animée parallèlement