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Ainsi, l’expression de cette aire renferme l’inégalité

et comme on a à fort peu près, en représentant par le moyen mouvement de la Lune, cette inégalité est égale à

En la multipliant parla masse de la Lune, que nous exprimerons ici par , et en la divisant par , le double de ce quotient sera le moment de la force de la Lune par rapport au centre de gravité de la Terre, et due à la non-sphéricité de cette planète, ce qui donne, pour ce moment,

(i)

En vertu de l’égalité de l’action à la réaction, la même cause doit produire, dans les molécules de la Terre, un moment égal et contraire au précédent. Ce moment est indiqué par la nutation de l’axe terrestre : déterminons sa valeur par les formules du no 6 du Livre V. On a vu, dans le numéro cité, que, si l’on représente par l’obliquité de l’écliptique à l’équateur, l’action de la Lune sur la Terre produit, en vertu de la non-sphéricité de cette planète, un accroissement dans cet angle, égal à

et étant les mêmes que dans le numéro cité. L’élément du mouvement de rotation de la Terre étant supposé la somme des moments des forces qui animent chaque molécule de la Terre, multipliées par la masse de cette molécule, est égale à étant le moment d’inertie de la Terre par rapport à son axe de rotation. Pour rapporter ce moment à l’écliptique, il faut le multiplier par le cosinus de son obliquité, ou par