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Pour avoir sa vraie valeur due à la non-sphéricité de ces corps, nous observerons que, par les propriétés du centre de gravité, il faut transporter au centre de gravité de la Lune : 1o toutes les forces dont chacune de ses molécules est animée par l’action des molécules de la Terre, et diviser leur somme par la masse entière de la Lune ; 2o les forces dont le centre de gravité de la Terre est animé par l’action de la Lune, prises en sens contraire. Cela posé, il est facile de voir que, étant une molécule de la Terre, et une molécule de la Lune dont la distance à la molécule est on aura les forces dont le centre de gravité de la Lune est animé dans son mouvement relatif autour de la Terre, au moyen des différences partielles de la double intégrale

prises par rapport aux coordonnées du centre de la Lune. Ainsi l’on doit substituer cette fonction à dans l’expression précédente de Si la Lune était sphérique, on pourrait, par le no 12 du Livre II, supposer sa masse entière réunie à son centre de gravité ; on aurait donc alors égal à la masse de la Lune, multipliée par la somme de toutes les molécules de la Terre, divisées par leurs distances respectives au centre de la Lune ; en nommant ainsi cette somme, on aurait

serait égal à si la Terre était sphérique ; en désignant donc par sera la partie de l’intégrale due à la non-sphéricité de la Terre. Si l’on nomme pareillement la somme des molécules de la Lune, divisées par leurs distances au centre de gravité de la Terre supposée sphérique, on aura