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de trouver le temps qui correspond à une longitude vraie observée de la Lune, il y a quelque avantage à réduire en Tables l’expression du temps en fonction de cette longitude. Vu l’extrême complication des approximations successives et la précision des observations modernes, la plupart des inégalités lunaires ont été jusqu’ici mieux déterminées par les observations que par l’Analyse. Ainsi, en empruntant de la théorie ce qu’elle donne avec exactitude et la forme de tous les arguments ; en rectifiant ensuite, par la comparaison d’un très-grand nombre d’observations, ce qu’elle donne par des approximations qui laissent quelque incertitude, on doit parvenir à des Tables très-précises. C’est la méthode que Mayer et Mason ont employée avec succès, et, en dernier lieu, Bûrg, en la suivant et s’aidant des nouveaux progrès de la théorie lunaire, vient de construire des Tables dont les plus grandes erreurs sont au-dessous de quarante secondes. Cependant il serait utile, pour la perfection des théories astronomiques, que toutes les Tables dérivassent du seul principe de la pesanteur universelle, en n’empruntant de l’observation que les données indispensables. J’ose croire que l’analyse suivante laisse peu de chose à faire pour procurer cet avantage aux Tables de la Lune, et qu’en portant plus loin encore les approximations, on y parviendra bientôt, du moins à l’égard des inégalités périodiques ; car, quelque précision que l’on apporte dans les calculs, les mouvements des nœuds et du périgée seront toujours mieux déterminés par les observations.


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