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encore qu’à l’égard des autres inégalités de la Lune ; j’ai donc déterminé ce coefficient au moyen des observations faites depuis un siècle, et j’ai reconnu qu’il est égal à peu près à Son introduction dans les Tables doit en changer les époques et le moyen mouvement. J’ai trouvé ainsi qu’il faut diminuer de le moyen mouvement séculaire des Tables de la troisième édition de l’Aeastronomie de Lalande, et j’en ai conclu la formule suivante, qui doit être appliquée à la longitude moyenne donnée par ces Tables, dont l’époque en 1750 est

étant le nombre des siècles écoulés depuis 1750, étant le double de la longitude du nœud de l’orbite lunaire, plus la longitude de son périgée, moins trois fois la longitude du périgée du Soleil. Cette formule représente avec une précision remarquable les corrections des époques de ces Tables, déterminées par un très-grand nombre d’observations pour les six époques de 1691, 1756, 1766, 1779, 1789 et 1801 ; et comme la théorie, examinée avec la plus scrupuleuse attention, ne m’a point indiqué d’autres inégalités lunaires à longues périodes, il me paraît certain que les anomalies observées dans le moyen mouvement de la Lune dépendent de l’inégalité précédente ; je ne balance donc point à la proposer aux astronomes comme le seul moyen de corriger ces anomalies.

On voit par cet exposé combien d’éléments intéressants et délicats l’Analyse a su tirer des observations de la Lune, et combien il importe de multiplier et de perfectionner ces observations, qui, par leur grand nombre et leur précision, mettront de plus en plus en évidence ces divers résultats de l’Analyse.

L’erreur des Tables formées d’après la théorie que je présente dans ce Livre ne s’élèverait à cent secondes que dans des cas fort rares ; ces Tables donneraient donc, avec une exactitude suffisante, la longitude sur la mer. Il est très-facile de les réduire à la forme des Tables de Mayer ; mais comme, dans le problème des longitudes, on se propose