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Bürg, qui a déterminé cette constante par un très-grand nombre d’observations de la Lune, l’a trouvée égale à et l’on verra, par les formules que nous donnerons dans le Livre suivant, que ce résultat correspond à une masse de la Lune de celle de la Terre. Il paraît donc, par l’ensemble de ces trois phénomènes, qu’il faut diminuer un peu la masse de la Lune qui résulte des phénomènes des marées observées à Brest, et qu’ainsi l’action de la Lune sur les marées de ce port est sensiblement augmentée par les circonstances locales ; car les observations multipliées soit des hauteurs, soit des intervalles des marées, ne permettent pas de supposer cette action sensiblement plus petite que le triple de l’action du Soleil.

La valeur la plus vraisemblable de la masse de la Lune, qui me paraît résulter des divers phénomènes, est de celle de la Terre. En employant cette valeur, on trouve pour le coefficient de l’équation lunaire des Tables du Soleil, et pour la constante de l’expression de la parallaxe de la Lune. On trouve encore

(longitude du nœud de la Lune)

pour l’inégalité de la nutation, et

(longitude du nœud de la Lune)

pour l’inégalité de la précession des équinoxes. Le rapport de l’action de la Lune à celle du Soleil sur la mer est alors égal à  ; ainsi, les observations des marées dans le port de Brest ayant donné pour ce rapport, il paraît qu’il est augmenté par les circonstances locales, dans la raison de à Des observations ultérieures et très-précises fixeront invariablement ces divers résultats, sur lesquels il ne reste plus que très-peu d’incertitude.

La masse de Jupiter paraît bien déterminée. Celle de Saturne présente encore quelque incertitude, et il est bien à désirer qu’on la fasse disparaître par l’observation des plus grandes élongations de ses deux