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CHAPITRE XVI.
sur les masses des planètes et de la lune.

44. Un des objets les plus importants de la théorie des planètes est la détermination de leurs masses. On a vu, dans le no 21, l’incertitude qui subsiste encore à cet égard. Le moyen le plus exact de lever cette incertitude sera le développement de leurs inégalités séculaires ; mais, en attendant que la suite des siècles ait fait connaître avec précision ces inégalités, on peut faire usage des inégalités périodiques déterminées par un grand nombre d’observations. Delambre a discuté, sous ce point de vue, les nombreuses observations du Soleil de Bradley et de Maskelyne ; il a déterminé, par ce moyen, le maximum des inégalités produites par les actions de Vénus, de Mars et de la Lune. L’ensemble des observations de Bradley et de Maskelyne lui a donné le maximum de l’action de Vénus, plus grand que celui qui correspond à la masse que nous avons supposée précédemment à cette planète, dans le rapport de à l’unité, ce qui donne la masse de Vénus de celle du Soleil. Les observations de Bradley et de Maskelyne, considérées séparément, donnent à très-peu près le même résultat, qui, par conséquent, n’est pas susceptible d’une erreur égale au quinzième de sa valeur.

De là il suit incontestablement que la diminution séculaire de l’obliquité de l’écliptique est fort approchante de Pour l’abaisser, comme l’ont fait quelques Astronomes, à il faudrait diminuer de moitié la masse de Vénus, et cela est évidemment incompatible avec