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tinuelle sur la mer, sur les continents et les montagnes qu’ils rencontrent paraît devoir affaiblir insensiblement ce mouvement de rotation. Mais le principe de la conservation des aires nous montre que l’effet total de l’atmosphère sur ce mouvement doit être insensible ; car, la chaleur solaire dilatant également l’air dans tous les sens, elle ne doit point altérer la somme des aires décrites par les rayons vecteurs de chaque molécule de la Terre et de l’atmosphère, et multipliées respectivement par leurs molécules correspondantes, ce qui exige que le mouvement de rotation ne soit point diminué. Nous sommes donc assurés qu’en même temps que les vents alisés diminuent ce mouvement, les autres mouvements de l’atmosphère qui ont lieu au delà des tropiques l’accélèrent de la même quantité. On peut appliquer le même raisonnement aux tremblements de terre, et en général à tout ce qui peut agiter la Terre dans son intérieur et à sa surface. Le déplacement de ses parties peut seul altérer ce mouvement ; si, par exemple, un corps placé au pôle était transporté à l’équateur, la somme des aires devant toujours rester la même, le mouvement de rotation de la Terre en serait un peu diminué ; mais, pour que cela fût sensible, il faudrait supposer de grands changements dans la constitution de la Terre.

13. Comparons maintenant la théorie précédente aux observations, et voyons les conséquences qui en résultent sur la constitution du globe terrestre. Si, dans l’expression de du no 6, on réduit dans une série ordonnée par rapport aux puissances de on aura, en ne conservant que la première puissance,

Prenons pour plan fixe celui de l’écliptique au commencement de 1750, où nous fixerons l’origine du temps . Le carré de l’inclinaison de l’écliptique vraie sur ce plan étant, par le no 5,