dans l’état de vapeurs. Il en résulte que, à températures égales, deux molécules d’air plus ou moins rapprochées se repoussent toujours avec la même force ; en sorte que si l’on représente leur force révulsive par l’action d’un ressort fendu entre elles, la tension de ce ressort est la même, quel que soit leur écartement naturel. Concevons, en effet, une masse de gaz ou de vapeurs renfermée dans une vessie qui communique avec un tube recourbé, en partie rempli de mercure, et supposons que son ressort élève une colonne de de hauteur ; concevons ensuite qu’en comprimant la vessie on réduise le gaz à la moitié de son volume ; il est visible que, dans ce nouvel état, la couche de gaz contiguë à la surface du mercure aura une densité deux fois plus grande que dans son premier état et qu’il y aura, par conséquent, deux fois plus de ressorts appuyés sur cette surface ; ainsi, puisque suivant l’expérience, la hauteur de la colonne de mercure devient double, il faut que la tension de ces ressorts soit la même ; cette tension ne change donc point par le rapprochement des molécules du gaz ; elle ne fait que multiplier le nombre des ressorts appliqués sur une même surface.
De là il suit que les molécules d’un gaz n’obéissent sensiblement qu’à la force révulsive de la chaleur et que leur action d’affinité les unes sur les autres est très petite relativement à cette force. Ainsi, leur ressort ne dépend que de la température, et la quantité de chaleur libre qui existe dans une masse de gaz ou de vapeurs est, à température égale, proportionnelle à son volume ; car, s’il y en avait plus sous le même volume dans l’état de condensation que dans celui de dilatation, la force révulsive de deux molécules voisines en serait augmentée.
En diminuant donc d’un tiers ou de moitié le volume d’un gaz, il doit s’en dégager un tiers ou une moitié de la chaleur libre qui existe dans ses molécules. Si l’on pouvait mesurer exactement cette chaleur dégagée, on en conclurait la quantité de chaleur libre contenue dans un volume donné de ce gaz ; mais cette mesure est très difficile à obtenir au moyen du thermomètre, soit parce qu’une partie de la chaleur dégagée se répand sur les corps environnants ou se développe en