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l’augmentant de à raison de la parallaxe, telle que la donnent les observations modernes, on aura pour la plus petite hauteur vraie du Soleil. Pour corriger semblablement l’observation de la plus grande hauteur, il faut en retrancher à raison de la fausse parallaxe, et il raison de la réfraction ; il faut ensuite l’augmenter de à raison de la vraie parallaxe, ce qui donne pour cette hauteur ainsi corrigée. La moitié de la différence des deux hauteurs donne pour l’obliquité de l’écliptique au temps d’Ebn-Jounis, c’est-à-dire vers l’an 1000. La moitié de leur somme donne pour la latitude du Caire.

Cette latitude a été trouvée de par les astronomes français dans la maison de l’Institut, à fort peu de distance du lieu où l’on présume, avec beaucoup de vraisemblance, que l’astronome arabe a observé. En faisant usage de l’observation française, et en la comparant avec la plus grande hauteur du Soleil déterminée par Ebn-Jounis, on doit avoir une obliquité plus exacte, plus indépendante de la fausse parallaxe qu’il attribuait au Soleil, de la réfraction, des erreurs de division de l’instrument et de celles des observations. La latitude ajoutée à donne si l’on en retranche on aura pour l’obliquité vers l’an 1000. Les formules de la Mécanique céleste donnent ce qui s’accorde, autant qu’on peut le désirer, avec les observations d’Ebn-Jounis.

L’Astronomie des Perses nous offre une observation détaillée de l’obliquité de l’écliptique faite par Ulugbey en 1437, avec un grand instrument, qui probablement était un gnomon d’une très grande hauteur. Ce grand observateur trouva à Samarkande, capitale de ses États, les hauteurs du Soleil aux deux solstices, corrigées de la parallaxe qu’il supposait au Soleil, égales à au solstice d’été, et à au solstice d’hiver. Il faisait la parallaxe du Soleil de Les hauteurs, telles qu’il les a observées, étaient donc et En les corrigeant de la réfraction et de la parallaxe vraie, elles deviennent et ce