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Observations arabes et perses.

M. Caussin a bien voulu, à ma prière, traduire la partie de l’Ouvrage d’Ebn-Jounis, qui renferme les observations arabes. Sa traduction est imprimée dans le 7e Volume des Notices des manuscrits ; elle contient la collection la plus nombreuse des observations arabes, et parmi elles il s’en trouve plusieurs relatives à l’obliquité de d’écliptique. On y voit que l’an 214 de l’hégire, les astronomes d’Almamon ont observé à Bagdad l’obliquité de l’écliptique, de et que trois ans après ils l’observèrent à Damas de Cependant Ebn-Jounis rapporte le passage suivant d’Ebn-hatem-Alnairizi :

« L’obliquité de l’écliptique des astronomes d’Almamon est celle qui subsiste encore de notre temps ; elle fut observée par eux avec beaucoup d’exactitude, et quoiqu’ils n’aient pas également réussi dans leurs observations, attendu les connaissances qui leur manquaient, celle-ci a été très bien faite, à cause de la grandeur et de la bonté de l’instrument, et du peu de difficulté de l’opération et du peu de secours qu’ils avaient. Cette obliquité est de  » Les astronomes arabes paraissent s’être arrêtés généralement à cette détermination ; mais je ne trouve d’observations détaillées que celles d’Albatenius et d’Ebn-Jounis. Dans son Ouvrage de Scientia stellarum, Chapitre IV, Albatenius dit : « Avec un instrument formé de plusieurs côtés et d’une très longue alidade, tel que Ptolémée le décrit dans l’Almageste, après avoir vérifié la position de l’instrument aussi bien qu’il est possible, j’ai trouvé dans la ville d’Aracte la plus petite distance méridienne du Soleil au zénith, de et la plus grande de  » Ces deux distances, corrigées de la réfraction et de la parallaxe, deviennent et la moitié de leur différence donne pour l’obliquité de l’écliptique, à l’époque d’Albatenius, c’est-à-dire vers l’an 880. Les formules de la Mécanique céleste donnent, à cette époque, ce qui s’accorde d’une manière remarquable avec l’observation d’Albatenius.