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les faire avec exactitude. C’est d’ailleurs au solstice déterminé par ces observations que Cocheou-king a comparé ses propres observations, pour avoir la longueur de l’année, qu’il trouva de jours la même exactement que notre année grégorienne.

Nous trouvons dans l’an 629, une observation faite avec soin par un habile astronome, dans l’intention encore de relever une faute de ses prédécesseurs. On a vu dans la seconde observation, dit le P. Gaubil (Connaissance des Temps, année 1809, p. 397), que Litchun-foung s’était récrié contre des ombres solsticiales appliquées mal à propos à Siganfou. Cet astronome voulut donc observer exactement l’ombre méridienne des solstices à Siganfou, avec un gnomon de pieds ; il fit son observation l’an ki-tcheou (629) de l’empire de Tching-koan, à la ville de Tchang-gan ou Siganfou, capitale de l’empire ; au jour kouey+ang de la cinquième lune (19 juin) fut le solstice d’été ; l’ombre méridienne fut de pied pouces fen.

Au jour ping-yn de la onzième lune (19 décembre) fut le solstice d’hiver, ombre méridienne pieds pouces fen. »

L’ombre d’été donne pour la hauteur du centre du Soleil, corrigée de la réfraction et de la parallaxe,

L’ombre d’hiver donne, pour la même hauteur ainsi corrigée,

La différence de ces deux hauteurs est dont la moitié, est l’obliquité de l’écliptique déterminée par ces observations. Suivant les nouvelles Tables qui sont fondées sur les formules de la Mécanique céleste, l’obliquité de l’écliptique devait être, à cette époque, La différence est peu considérable, vu l’incertitude des observations elles-mêmes.

La hauteur du pôle à Siganfou, qui en résulte, est cette hauteur a été observée de par les missionnaires jésuites. Cet accord est une preuve de la justesse de ces observations.

Je viens enfin aux observations nombreuses et précises du plus grand astronome qu’ait eu la Chine, de Cocheou-king. Aucun observateur avant lui n’a laissé des observations aussi exactes que les