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prière, tous les calculs numériques que ce travail important exige : il a déterminé les oppositions de Jupiter, depuis 1750 jusqu’en 1761, par les observations de Bradley ; celles de 1787 à 1800 par les observations de M. Maskelyne ; enfin les trois dernières par ses propres observations. Si l’on réunit ces oppositions à celles que M. Delambre a déterminées depuis 1761 jusqu’en 1787, principalement par les observations de M. Maskelyne, on a, dans l’intervalle des cinquante-quatre dernières années, quarante-neuf oppositions de Jupiter, observées à la lunette méridienne, avec les meilleurs quarts-de-cercle et par les astronomes les plus exercés.

L’ensemble de ces oppositions offre le plus sur moyen de corriger les éléments elliptiques des Tables de Jupiter. La valeur de la masse perturbatrice de Saturne est un élément essentiel de ces Tables. Newton, à qui sa découverte de l’attraction universelle donnait le pouvoir de comparer à la masse du Soleil celles des planètes accompagnées de satellites, engagea Pound à mesurer avec soin les plus grandes élongations des satellites de Jupiter et de Saturne. Il conclut de ces mesures la masse de Saturne égale à celle du Soleil étant prise pour unité. M. Lagrange, par une discussion nouvelle des mêmes observations, l’a réduite à et c’est celle dont j’ai fait usage dans le Livre cité de la Mécanique céleste. Il est à désirer que les astronomes déterminent de nouveau ces plus grandes élongations, en ayant soin de les mesurer dans deux points opposés des orbites, afin d’avoir des résultats indépendants des elliplicités, jusqu’à présent inconnues, de ces orbites. J’ai prié MM. Herschel et Méchain de suivre cet objet ; mais d’autres travaux les ayant occupés, j’ai pensé que, vu la précision avec laquelle on connaît maintenant les perturbations que Jupiter éprouve par l’action de Saturne, et l’exactitude des quarante-neuf oppositions dont je viens de parler, on pouvait déterminer, par leur moyen, la correction de la masse de Saturne d’une manière encore plus approchée que par les mesures des plus grandes élongations. M. Bouvard a donc introduit, dans les quarante-neuf équations