Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 13.djvu/346

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dant au sommet de la surface du mercure du baromètre, la hauteur barométrique.

Il y a dans cette hauteur observée deux effets capillaires qui, étant contraires, peuvent se détruire mutuellement. L’un de ces effets est dû à la convexité de la surface intérieure du mercure du baromètre, et il diminue la hauteur barométrique. L’autre effet est dû à la courbure de la surface du mercure de la cuvette, courbure très sensible vers ses bords. En vertu de cette courbure, l’extrémité de la pointe d’ivoire, au moment où elle ne fait que toucher le mercure, est un peu au-dessous de la vraie surface de niveau du mercure de la cuvette, ou du plan horizontal tangent à cette surface, en sorte que sa distance au sommet du mercure du baromètre est plus grande que la distance de ce plan au même sommet. La hauteur barométrique observée est donc augmentée par cet effet capillaire. Ainsi, la pointe étant placée de manière que cette augmentation soit égale à la diminution produite par la capillarité du tube, la hauteur observée sera, sans aucune correction, la vraie hauteur représentative de la pression de l’atmosphère.

J’ai donné, dans la Connaissance des Temps de 1812[1], des formules fondées sur ma théorie de l’action capillaire, pour avoir la dépression du mercure dans le tube d’un baromètre, due à sa capillarité et correspondant à son diamètre intérieur, formules que M. Bouvard a réduites en Table. On peut, par la même théorie, former une Table correspondante de la distance de la pointe d’ivoire à la cuvette, nécessaire pour détruire l’effet de la capillarité du tube. Voici les formules dont on peut faire usage. Soient cette distance ; l’inclinaison à l’horizon de l’élément de la courbe que forme l’intersection de la surface du mercure de la cuvette et d’un plan vertical mené par le sommet de cette surface ; soit ce que devient au point de contact du mercure et de la cuvette. Soit enfin l’abaissement de la pointe au-dessous du plan horizontal mené par le sommet. Cela posé, il résulte des formules que j’ai données dans le Supplément au Livre X de la Mécanique céleste[2],

  1. Œuvres de Laplace, T. XIII, p. 71.
  2. Ibid., T. IV, p. 484.