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gaz, on voit qup la fraction est la même pour tous les gaz lorsque la température se change en ce qui est la loi que M. Gay-Lussac nous a fait connaître, et suivant laquelle le même volume des divers gaz se change pour tous dans le même volume par le même changement de la température en car on a évidemment

Il résulte de l’équation (1) que la pression croît dans un rapport plus grand que la chaleur en sorte que la chaleur de chaque molécule devenant double, devient quadruple ; ce qui explique l’économie de combustible observée dans l’emploi des machines à vapeur à grandes compressions.

Il résulte de l’équation (2) que, la température restant la même, la chaleur diminue quand la densité augmente : la compression d’un gaz doit donc développer de la chaleur pour être ramené à la même température, ce que l’expérience confirme. Ainsi une pression quadruple exprimera d’une masse de gaz la moitié de sa chaleur.

J’ai observé le premier que l’excès de la vitesse du son sur le résultat donné par la formule newtonienne était dû à ce développement de chaleur ; il serait même plus grand que l’excès observé si la compression ne dégageait pas instantanément, par voie de rayonnement, une partie très sensible de cette chaleur développée.

Les considérations et l’analyse précédentes s’appliquent facilement au mélange des gaz et des vapeurs, qui dans ce mélange n’exercent point d’affinité les unes avec les autres. On sait qu’à la longue la diffusion de ces gaz les répand en proportions égales dans toutes les parties du mélange. Je vais donc considérer le mélange de deux gaz dans cet état. Je le suppose dans une enveloppe sphérique. On voit d’abord que chaque molécule de ce mélange, étant en équilibre au milieu de toutes les forces révulsives qu’elle éprouve, la pression doit être la même dans toutes les parties du mélange. Si l’on conçoit, comme ci-dessus, une sphère intérieure concentrique à l’enveloppe, et d’un rayon à très