L’Académie des Sciences, en proposant pour sujet de prix la formation de Tables lunaires uniquement fondées sur la théorie de la pesanteur universelle, a eu pour objet de faire disparaître la seule exception que présentait, à cet égard, l’ensemble des Tables des mouvements célestes.
Déjà, par les travaux des géomètres, la théorie lunaire se rapprochait beaucoup des observations ; et, dans le septième Livre de la Mécanique céleste, j’étais parvenu à réduire à la plus grande différence entre les coefficients des inégalités de mon analyse et ceux des Tables de M. Bürg. Il était donc naturel de penser qu’au moyen d’approximations portées plus loin la théorie représenterait les observations dans les limites des erreurs dont elles sont susceptibles. Les deux pièces que l’Académie vient de couronner remplissent cette condition. Elles sont, l’une et l’autre, le résultat d’un immense travail ; et leur comparaison avec nos Tables lunaires ne laisse aucun lieu de douter que les formules qu’elles contiennent, réduites en Tables, satisferaient aux observations. C’est ce que l’auteur de la première pièce, M. Damoiseau, a prouvé directement en formant, d’après sa théorie, de nouvelles Tables qui, comparées à soixante observations de Bradley, et à
- ↑ Lu au Bureau des Longitudes, le 29 mars 1820.