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sur
la rotation de la terre.

Connaissance des Temps pour l’an 1821 ; 1819.
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Toute l’Astronomie repose sur runifonnité du mouvement de rotation de la Terre. La durée de ce mouvement est l’étalon du temps que nous appliquons aux périodes des révolutions célestes. Les plus anciennes observations n’y font voir aucun changement. S’il y en avait un, il serait principalement sensible dans la longueur observée du mois lunaire, qui nous paraîtrait diminuer si la durée du jour augmentait sans cesse. À la vérité, toutes les éclipses observées par les Chaldéens, les Grecs et les Arabes, indiquent avec évidence, par leur comparaison aux observations modernes, une diminution progressive dans la longueur du mois. Mais ayant reconnu la cause de ce phénomène, j’ai trouvé que ses effets répondent si exactement aux observations que l’on ne peut attribuer qu’une très petite partie de cette diminution à un accroissement dans la durée du jour qui, depuis Hipparque, n’a pas changé de de seconde. L’axe de rotation de la Terre est aussi invariable à sa surface que la vitesse de rotation. Il se meut dans le Ciel autour des pôles de l’écliptique, suivant des lois que la théorie de la pesanteur universelle a déterminées, mais il répond toujours aux mêmes points de la Terre, les observations les plus exactes ne faisant apercevoir aucun changement dans les latitudes géographiques. Il est donc certain que la Terre se meut uniformément autour d’un axe invariable.

L’existence d’axes semblables dans les corps solides est connue