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ADDITION AU MÉMOIRE
sur
LA FIGURE DE LA TERRE.

Mémoires de l’Académie des Sciences, IIe Série, T. III, 1818 ; 1820.
Séparateur

Les expériences multipliées du pendule ont fait voir que l’accroissement de la pesanteur suit une marche fort régulière et, à très peu près, proportionnelle au carré du sinus de la latitude. Cette force étant la résultante des attractions de toutes les molécules terrestres, ses observations comparées à la théorie de l’attraction des sphéroïdes offrent le seul moyen qui puisse nous faire pénétrer dans la constitution intérieure de la Terre ; et, sous ce rapport, elles sont très importantes pour l’avancement de la Géologie. J’ai publié sur cet objet, dans le Volume précédent[1], un théorème fondé sur une propriété remarquable de l’attraction que les corps placés à la surface d’une sphère exercent sur un point situé près de cette surface.

Si l’on imagine un fluide très rare et qui, en s’élevant à une petite hauteur, enveloppe la Terre entière et ses montagnes, ce fluide prendra un état d’équilibre, et j’ai fait voir, dans le Volume cité, que les points de sa surface extérieure seront tous également élevés au-dessus de la mer. Les points intérieurs des continents, autant abaissés que ceux de la surface de la mer, au-dessous de la surface extérieure du fluide supposé, forment par leur continuité ce que je nomme niveau prolongé de la mer. La hauteur d’un point des continents au-dessus de ce niveau sera déterminée par la différence de pression du fluide à ce point et au niveau de la mer, différence que

  1. Voir le Mémoire qui précède.