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MÉMOIRE
sur
LA FIGURE DE LA TERRE[1].

Mémoires de l’Académie des Sciences, IIe Série, T. II, année 1817 ; 1819.
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Les géomètres ont, jusqu’à présent, considéré la Terre comme un sphéroïde formé de couches de densités quelconques et recouvert en entier d’un fluide en équilibre. Ils ont donné les expressions de la figure de ce fluide et de la pesanteur à sa surface ; mais ces expressions, quoique fort étendues, ne représentent pas exactement la nature. L’océan laisse à découvert une partie du sphéroïde terrestre, ce qui doit altérer les résultats obtenus dans l’hypothèse d’une inondation générale, et donner naissance à de nouveaux résultats. À la vérité, la recherche de la figure de la Terre présente alors plus de difficultés ; mais le progrès de l’Analyse, surtout dans cette partie, fournit le moyen de les vaincre et de considérer les continents et les mers tels que l’observation nous les présente. C’est l’objet de l’analyse suivante, qui, comparée aux expériences du pendule, aux mesures des degrés et aux observations lunaires, conduit à ces résultats :

1o La densité des couches du sphéroïde terrestre croît de la surface au centre ;


2o Ces couches sont à très peu près régulièrement disposées autour de son centre de gravité ;


3o La surface de ce sphéroïde, dont la mer recouvre une partie, a

  1. Lu à l’Académie des Sciences le 4 août 1818.