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plus, pourront encore déterminer les petites marées partielles qui dépendent de la quatrième puissance de la parallaxe lunaire et des autres quantités négligées dans le calcul. Il est donc intéressant de suivre les marées avec le même soin que les mouvements célestes. Il suffirait d’observer, chaque année, les instants et les hauteurs des pleines et des basses mers dans les deux syzygies et dans les deux quadratures consécutives qui comprennent chaque équinoxe et chaque solstice, en considérant le jour même de la phase et les trois jours qui la suivent. L’observation des hauteurs n’a aucune difficulté, mais les instants de la pleine et de la basse mer sont difficiles à saisir. On pourra les obtenir avec précision en prenant un milieu entre les deux instants où la mer est à la même hauteur, environ un quart d’heure avant et après la pleine ou la basse mer. Une longue suite d’observations de ce genre, comparées aux positions correspondantes du Soleil et de la Lune, rectifiera les éléments auxquels je suis parvenu dans cet Ouvrage, fixera ceux qui sont encore incertains et développera des phénomènes jusqu’ici enveloppés dans les erreurs des observations.

II.
Expression générale de la hauteur de la mer.

Si l’on suppose la Terre entière inondée par la mer et que ses oscillations n’éprouvent que de légères résistances, la théorie de la pesanteur donne les résultats suivants. [Voir les Mémoires de l’Académie pour les années 1775 et 1776 [1].]

Soient la masse du Soleil, sa distance au centre de la Terre, sa déclinaison et son ascension droite.

Soient la masse de la Lune, sa distance au centre de la Terre, sa déclinaison et son ascension droite.

Soient le complément de la latitude d’un lieu quelconque sur la Terre, et sa longitude ; le temps, et l’angle que forme le premier

  1. Œuvres de Laplace, T. IX.