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en degrés décimaux, de au commencement de 1801. Si l’on fait varier les inclinaisons depuis zéro jusqu’à la demi-circonférence, on fait disparaître la considération des mouvements rétrogrades ; car le mouvement direct se change en rétrograde quand l’inclinaison surpasse un angle droit. Ainsi la formule précédente donnera la probabilité que la somme des inclinaisons des orbites des d\mu autres planètes à l’écliptique ne surpassera pas en y faisant On trouve alors cette probabilité égale à par conséquent, la probabilité que la somme des inclinaisons doit surpasser celle qui a été observée est égale à Cette probabilité approche tellement de la certitude que le résultat observé devient invraisemblable dans la supposition où toutes les inclinaisons sont également possibles. Ce résultat indique donc avec une très grande probabilité l’existence d’une cause primitive qui a déterminé les orbites des planètes à se rapprocher du plan de l’écliptique ou, plus naturellement, du plan de l’équateur solaire. Il en est de même du sens du mouvement des onze planètes, qui est celui de la rotation du Soleil. La probabilité que cela n’a pas dû avoir lieu est Mais, si l’on considère que les dix-huit satellites observés jusqu’ici font leurs révolutions dans le même sens que leurs planètes respectives, et que les rotations observées, au nombre de treize dans les planètes, les satellites et l’anneau de Saturne, sont encore dirigées dans le même sens, on aura pour la probabilité que cela n’a pas dû avoir lieu dans l’hypothèse d’une égale possibilité des mouvements directs et rétrogrades. Ainsi l’existence d’une cause commune qui a dirigé ces mouvements dans le sens de la rotation du Soleil est indiquée par les observations avec une probabilité extrême.

Voyons maintenant si cette cause a influé sur les mouvements des comètes. Le nombre de celles qu’on a observées jusqu’en 1807 inclusivement, en comptant pour la même les diverses apparitions de celle de 1759, est de quatre-vingt-dix-sept, dont cinquante-deux ont un