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ils sont beaucoup moins sensibles que dans les syzygies, où les variations du mouvement et de la parallaxe de la Lune sont plus grandes et influent davantage sur ces phénomènes.

La période qui ramène l’apogée de la Lune à la même position par rapport aux équinoxes ramène encore dans les mêmes saisons tout ce qui, dans les marées, dépend de la parallaxe lunaire.

Après avoir développé la théorie du flux et du reflux de la mer, en supposant le Soleil et la Lune mus dans le plan de l’équateur, nous allons considérer les mouvements de ces astres tels qu’ils sont dans la nature. Nous verrons naître de leurs déclinaisons de nouveaux phénomènes qui, comparés aux observations, confirmeront de plus en plus la théorie précédente.

Ce cas général peut encore se ramener à celui de plusieurs astres mus uniformément dans le plan de l’équateur ; mais il faut donner à ces astres des mouvements très différents dans leurs orbites. Les uns s’y meuvent avec lenteur ; ils produisent un flux et un reflux dont la période est d’environ un demi-jour. D’autres ont un mouvement de révolution à peu près égal à la moitié du mouvement de rotation de la Terre ; ils produisent un flux et un reflux dont la période est d’environ un jour. D’autres, enfin, ont un mouvement de révolution à peu près égal au mouvement de rotation de la Terre ; ils produisent des flux et des reflux dont les périodes, fort longues, sont d’un mois et d’une année. Examinons ces trois espèces de flux et de reflux.

La première renferme, non seulement les oscillations que nous avons considérées ci-dessus et qui dépendent du mouvement du Soleil et de la Lune et de la variation de leurs distances, mais d’autres encore dépendantes de leurs déclinaisons. En soumettant celles-ci à l’analyse, on trouve que les marées totales des syzygies des équinoxes sont plus grandes que celles des solstices, dans le rapport de l’unité au carré du cosinus de la déclinaison du Soleil et de la Lune vers les solstices ; on trouve encore que les marées des quadratures des solstices surpassent celles des équinoxes. Ces résultats de la théorie sont confirmés par toutes les observations, qui ne laissent aucun doute sur