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cette distance, il se fera suivant la direction de la normale. En nommant donc l’action mutuelle des deux points ou la pression du point sur la surface, le produit sera nul, parce qu’alors est la variation de la normale, variation qui est nulle lorsque le point est assujetti à se mouvoir sur la surface.

Cela posé, considérons un des points quelconques ou du système. On peut toujours le concevoir comme un point isolé ; mais alors il faut le supposer sollicité, non seulement par des forces extérieures, mais encore par l’action des points du système dont il est infiniment voisin. Soient donc la force extérieure qui le sollicite, et la direction de cette force ; soient encore la distance de ce point à un autre infiniment voisin, et l’action mutuelle de ces deux points. On a, par le principe des vitesses virtuelles, qui, comme on l’a vu, a lieu pour un point isolé,

le signe caractéristique intégral comprenant tous les termes du même genre que celui devant lequel il est placé, et étant la variation de due à la variation de la première extrémité de cette distance ou du point que l’on considère. On formera des équations semblables pour chaque point du système. En les réunissant, l’action dans leur somme sera multipliée par étant la variation de relative à sa seconde extrémité ; en sorte que On a donc

(1)

Mais on a, par ce qui précède, par conséquent on a

ce qui est le principe connu des vitesses virtuelles.

J’ai donné, dans le Livre I de la Mécanique céleste, no 14 [1], l’équation (1), et j’ai cherché, dans le même numéro, à établir que est nul. Cela est évident lorsque les points du système sont liés par des

  1. Œuvres de Laplace, T. I, p. 42.