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MÉMOIRE
SUR LES
MOUVEMENTS DE LA LUMIÈRE
DANS
LES MILIEUX DIAPHANES [1].




Mémoires de l’Académie des Sciences, Ire Série, Tome X ; 1810.
Séparateur


La lumière, en passant de l’air dans un milieu transparent non cristallisé, se réfracte de manière que les sinus de réfraction et d’incidence sont constamment dans le même rapport ; mais, lorsqu’elle traverse la plupart des cristaux diaphanes, elle présente un singulier phénomène qui fut d’abord observé dans le cristal d’Islande, où il est très sensible.

Un rayon qui tombe perpendiculairement sur une face d’un rhomboïde naturel de ce cristal se divise en deux faisceaux : l’un traverse le cristal sans changer de direction ; l’autre s’en écarte dans un plan parallèle au plan mené perpendiculairement à la face, par l’axe du cristal, c’est-à-dire par la ligne qui joint les deux angles solides obtus de ce rhomboïde, et qui, par conséquent, est également inclinée aux côtés de ces angles : le faisceau réfracté s’éloigne de l’axe, en formant avec lui un plus grand angle que le rayon incident. Nous nommerons section principale d’une face naturelle ou artificielle un plan mené par cet axe, perpendiculairement à la face, et tout autre plan qui lui est

  1. Lu le 30 janvier 1808.