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MÉMOIRE
SUR LA
THÉORIE DE LA LUNE [1].

Mémoires de l’Académie des Sciences, Ire Série, T. III ; prairial an IX [2].
Séparateur

Il existe dans l’orbe lunaire un mouvement de nutation analogue à celui de l’équateur terrestre, et dont la période est celle du mouvement des nœuds de la Lune. Le sphéroïde terrestre, par son attraction sur ce satellite, fait osciller l’orbite lunaire comme l’attraction de la Lune sur le sphéroïde terrestre fait osciller notre équateur. L’étendue de cette nutation dépend de l’aplatissement de la Terre et peut ainsi répandre un grand jour sur cet élément important. Il en résulte, dans la latitude de la Lune, une inégalité proportionnelle à sa longitude moyenne, et dont le coefficient est si l’aplatissement de la Terre est Ce coefficient augmente et s’élève à si cet aplatissement est Cette inégalité revient à supposer que l’orbite lunaire, au lieu de se mouvoir sur l’écliptique en conservant sur elle une inclinaison constante, se meut avec la même condition sur un plan passant par les équinoxes, entre l’équateur et l’écliptique, et incliné à ce dernier plan de dans l’hypothèse de d’aplatissement, phénomène analogue à celui que j’ai remarqué dans les orbes des satellites de Jupiter. (Voir l’Exposition du système du monde, Livre IV, Chapitre VI.)

Déjà la comparaison d’un grand nombre d’observations avait indiqué à M. Burg, astronome allemand très distingué, une inégalité périodique

  1. Lu le 26 prairial an VIII.
  2. Mémoires de l’Institut national des Sciences et Arts, t. III.