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trouvera comprise, et l’on sera ainsi dispensé d’y avoir égard dans cet intervalle. On voit encore qu’il faut diminuer de l’époque de la longitude moyenne pour l’an III. Quant au moyen mouvement des Tables, les observations de Bradiey, comparées à celles de Maskelyne, semblent y indiquer une diminution ; mais les observations de Flamsteed, comparées à celles de Maskelyne, ne portent cette diminution qu’à pour un intervalle de cent trois ans, ce qui est insensible ; ainsi, en attendant qu’une plus ample discussion des observations ait éclairci ce point de la théorie lunaire, on peut conserver le mouvement séculaire des Tables. C’est en partant de ces corrections et en supprimant des Tables lunaires, ainsi que l’a fait dans les calculs cités le citoyen Bouvard, l’équation (XVIII) dépendante de la longitude du nœud de la Lune, équation qui n’est point donnée par la théorie, que l’on calcule présentement les lieux de la Lune pour la Connaissance des Temps de l’an XII ; et je dois observer que les Tables ainsi corrigées représentent toutes les observations modernes avec un accord très remarquable, et qu’elles reprennent ainsi toute l’exactitude qu’elles avaient relativement aux observations du milieu de ce siècle, et qu’elles commençaient à perdre ; en sorte que la précision de ces Tables, jointe à celle des instruments avec lesquels on observe à la mer les distances de la Lune au Soleil et aux étoiles, laisse maintenant très peu de chose à désirer pour la perfection de la théorie des longitudes.

L’incertitude que les observations laissent sur le mouvement séculaire de la Lune, et qui me paraît tenir, en partie, à celle qui reste encore sur le mouvement des équinoxes et sur le mouvement propre des étoiles, fait désirer que les astronomes comparent, le plus souvent qu’il sera possible, les différents corps du système solaire les uns aux autres et au Soleil. On sait que les moyens mouvements du Soleil et des planètes sont invariables ; les observations de leurs conjonctions ou de leurs oppositions mutuelles et celles de leurs élongations respectives feront connaître les rapports de ces mouvements, directement et indépendamment des mouvements des équinoxes et des