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trouva que le moyen mouvement synodique de ces Tables satisfaisait aux éclipses observées de son temps, c’est-à-dire environ années égyptiennes après leur première époque, ou vers l’an 873 de l’ère chrétienne ; ces Tables donnent pour l’élongation moyenne de la Lune au Soleil après cet intervalle. Les Tables actuelles donnent pour cette même élongation, en augmentant de leur mouvement séculaire synodique ; l’équation séculaire de la Lune est de pour l’année 873 ; en l’ajoutant à l’élongation précédente, on a pour cette élongation corrigée par ce qui précède et par l’équation séculaire, ce qui ne diffère que de du résultat des Tables de Ptolémée, et, par conséquent, des éclipses observées du temps d’Albatenius. Cet accord remarquable est une nouvelle confirmation de la valeur que j’ai assignée à l’équation séculaire de la Lune ; ainsi cette équation est confirmée par les Tables de Ptolémée et par les observations d’Albatenius.

Les résultats de ces deux astronomes étant fondés sur la comparaison d’un très grand nombre d’éclipses dont ils n’ont rapporté qu’une très petite partie, on doit y avoir au moins autant de confiance qu’aux éclipses mêmes qu’ils nous ont conservées, et avec lesquelles ces résultats sont parfaitement d’accord : on peut donc en faire usage pour déterminer la correction séculaire du mouvement du nœud donné par nos Tables ; car il est clair que les astronomes, n’ayant point eu égard à son équation séculaire ou à son ralentissement, ils ont dû trouver, par la comparaison des observations anciennes aux modernes, un mouvement séculaire trop rapide.

Ptolémée ne considère point séparément le mouvement des nœuds ; il réduit directement en Tables la distance de la Lune au terme de sa plus grande latitude boréale, c’est-à-dire à la position de son nœud ascendant, augmenté de suivant l’ordre des signes : il fixe cette distance à au commencement de l’ère de Nabonassar. Suivant nos Tables, cette distance devait être de sans avoir égard aux équations séculaires ; mais l’équation séculaire du nœud étant de celle du moyen mouvement, l’équation séculaire de la distance de