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XLI.
De la loi suivant laquelle la marée monte et descend à Brest.

J’ai déjà remarqué, dans l’article I, que la mer, dans nos ports, emploie moins de temps à monter qu’à descendre. J’ai trouvé, par un grand nombre d’observations vers les syzygies, que la différence de ces temps est d’environ un quart d’heure à Brest. La comparaison d’un grand nombre d’observations des quadratures m’a conduit au même résultat, en sorte que les marées des syzygies et des quadratures ne m’ont présenté, à cet égard, aucune différence sensible.

Dans le recueil des observations des marées faites à Brest au commencement de ce siècle et dont j’ai tiré les résultats précédents, je n’ai point trouvé d’observations relatives à la loi suivant laquelle la mer s’élève et s’abaisse. On a bien voulu, à ma prière, en faire durant six jours vers les syzygies de l’équinoxe du printemps de cette année 1790. Ces observations se rapportent aux 29, 30 et 31 mars, et aux 13, 14, 15 avril suivants, la Lune ayant été pleine le 30 mars et nouvelle le il. Dans ces observations, on a suivi chaque jour la hauteur de la mer, de quart d’heure en quart d’heure. Pour en tirer un résultat moyen, j’ai pris d’abord une hauteur moyenne entre les douze hauteurs correspondantes aux basses mers du matin et du soir dans les six jours d’observations ; c’est à cette hauteur que j’ai fixé le zéro de l’échelle. J’ai pris ensuite un intervalle moyen entre les intervalles des basses mers du matin, aux secondes observations de chaque jour. J’ai pris semblablement, entre les six hauteurs correspondantes à ces observations, une hauteur moyenne dont j’ai retranché la hauteur moyenne de la basse mer.

J’ai pris encore un intervalle moyen entre les intervalles des basses mers du matin, aux troisièmes observations de chaque jour. J’ai pris semblablement, entre les six hauteurs correspondantes à ces observations, une hauteur moyenne dont j’ai retranché la hauteur moyenne de la basse mer.