Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 12.djvu/120

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour ce même rapport. En prenant un milieu entre ces deux rapports, on aura, par les retards des marées, tant vers les syzygies que vers les quadratures,

ce qui diffère très peu du rapport trouvé dans l’article XXII par les hauteurs des marées. Le milieu entre ces deux derniers rapports est  ; ainsi toutes les observations des hauteurs et des intervalles des marées nous conduisent à regarder la force lunaire comme étant triple à très peu près de la force solaire.

XXXVII.

Le rapport des forces du Soleil et de la Lune est important, non seulement dans la théorie des marées, mais encore dans l’Astronomie, en ce qu’il influe sur les phénomènes de la précession, de la nutation et sur l’équation lunaire des Tables du Soleil. Newton l’a fait égal à d’après les observations des hauteurs des marées ; M. Daniel Bernoulli, dans sa pièce sur le flux et le reflux de la mer, l’a réduit à d’après les retards observés des marées vers les syzygies. Si l’on fait, avec Bradley, la nutation de l’axe terrestre de ce rapport doit être supposé égal à En discutant avec un soin particulier la collection nombreuse des observations des marées faites à Brest au commencement de ce siècle, nous avons été conduits, par les deux moyens que Newton et M. Daniel Bernoulli ont employés séparément, au rapport de à pour celui des forces de la Lune et du Soleil. Ce rapport peut donc être regardé comme fort approché. Pour que l’on puisse juger de son degré d’approximation, nous allons déterminer, suivant les quatre rapports les retards des marées dans les syzygies et dans les quadratures, du jour même de la phase au troisième jour qui la suit, et le minimum de leur hauteur.