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MÉMOIRE SUR LES INÉGALITÉS SÉCULAIRES

sitions ; mais, en comparant l’opposition de 1595 avec celle de 1715, le mouvement annuel de Saturne doit, suivant nos formules, paraître plus petit que le véritable de les observations donnent l’imperfection des observations du xvie siècle ne permet pas un plus parfait accord. Le mouvement annuel de Saturne doit donc paraître maintenant se ralentir de à et comme, par les formules précédentes, l’accélération apparente de Jupiter est au ralentissement apparent de Saturne dans le rapport de à le mouvement annuel de Jupiter doit paraître s’accélérer d’environ ce qui est entièrement conforme aux déterminations de Halley. Ces deux phénomènes ont été à leur maximum vers 1580 ; depuis cette époque, les moyens mouvements apparents se sont rapprochés sans cesse des véritables moyens mouvements.

M. Lambert a publié dans les Mémoires de Berlin pour l’année 1773 un travail intéressant sur les inégalités de Jupiter et de Saturne. Il a cherché à déterminer empiriquement la loi des erreurs des Tables de Halley, et il a trouvé qu’il fallait corriger les moyens mouvements des Tables de Saturne en leur ajoutant, à partir de 1640, une équation séculaire proportionnelle au carré des temps, et de pour le premier siècle ; et, comme Halley emploie pour cette planète une équation séculaire soustractive du moyen mouvement, et de pour le premier siècle, il est clair que la correction de M. Lambert revient à ajouter, depuis 1640, au moyen mouvement de Saturne supposé uniforme, une équation séculaire de pour le premier siècle. Cet illustre géomètre applique pareillement aux mouvements des Tables de Jupiter une équation séculaire soustractive et de pour le premier siècle, à partir de 1657. Ces corrections ont été publiées dans le second Volume du Recueil des Tables astronomiques de l’Académie de Berlin ; elles ont une marche contraire à celle des équations séculaires de Halley, et d’ailleurs elles sont incompatibles avec les observations anciennes ; mais les savants éditeurs de ces Tables observent « que, selon toute apparence, l’équation empirique de M. Lambert n’augmente pas toujours dans le rapport des carrés des temps, car il semble