Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 10.djvu/341

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des grandes villes. Plusieurs philosophes, trompés par ces anomalies apparentes, ont cherché les causes de phénomènes qui ne sont que Teffet du hasard ; ce qui prouve la nécessité de faire précéder de semblables recherches, par celle de la probabilité avec laquelle le phénomène dont on veut déterminer la cause est indiqué par les observations : l’exemple suivant confirmera cette remarque.

Sur naissances observées durant cinq ans dans la petite ville de Viteaux, en Bourgogne, il y a eu garçons et filles, ce qui donne à peu près pour le rapport des naissances des filles à celles des garçons. L’ordre naturel paraît ici renversé, puisque les naissances des filles surpassent celles des garçons ; voyons avec quelle probabilité ces observations indiquent une plus grande possibilité dans les naissances des filles.

ayant été supposé plus grand que dans les formules précédentes, il représente dans ce cas le nombre des filles et celui des garçons ; la formule donnera la probabilité que les naissances des garçons surpassent celles des filles ; mais, cette formule étant divergente, il faut employer la formule du no XXXVI, et l’on trouvera, après toutes les réductions, que, si l’on y fait et elle deviendra

l’intégrale étant prise depuis jusqu’à étant donné par l’équation

dans laquelle les logarithmes sont hyperboliques. Cette formule est l’expression de la probabilité que la possibilité des naissances des garçons l’emporte sur celle des naissances des filles ; si l’on y substitue, au lieu de et de leurs valeurs précédentes relatives à la ville de Viteaux, on trouvera pour cette probabilité ; en la retranchant de l’unité, la différence sera la probabilité qu’à