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rithmes tabulaires de et parce que ces nombres sont élevés dans la formule à de grandes puissances ; or on a

ce qui donne

En nommant donc le nombre auquel ce logarithme appartient, et qui est excessivement petit, puisqu’il est égal à une fraction dont, le numérateur étant l’unité, le dénominateur est le nombre suivi de chiffres, la formule deviendra

En la retranchant de l’unité, on aura la probabilité qu’à Paris la possibilité des naissances des garçons surpasse celle des filles, d’où l’on voit que cette probabilité diffère si peu de l’unité, que l’on peut regarder comme certain que l’excès des naissances des garçons sur celles des filles, observé à Paris, est dû à une plus grande possibilité dans les naissances des garçons.

Si l’on applique pareillement la formule aux naissances des garçons observées dans les principales villes de l’Europe, on trouvera que la supériorité dans les naissances des garçons, comparées à celles des filles, observée partout, depuis Naples jusqu’à Pétersbourg, indique une plus grande possibilité dans les naissances des garçons, avec une probabilité très approchante de la certitude. Ce résultat paraît donc être une loi générale, du moins en Europe, et si, dans quelques petites villes où l’on n’a observé qu’un nombre peu considérable de naissances, la nature semble s’en écarter, il y a tout lieu de croire que cet écart n’est qu’apparent et qu’à la longue les naissances observées dans ces villes offriraient, en se multipliant, un résultat semblable à celui