climats ; mais elles sont si petites en elles-mêmes qu’elles ne peuvent devenir sensibles que par un grand nombre de naissances. En comparant celles qui ont été observées dans les grandes villes, je trouve que du nord au midi de l’Europe elles indiquent une plus grande possibilité dans les naissances des garçons que dans celles des filles, avec une probabilité si fort approchante de la certitude qu’il n’existe dans la philosophie naturelle aucun résultat mieux établi par les observations. Cette supériorité dans la possibilité des naissances des garçons est donc une loi générale de la nature, du moins dans la partie du globe que nous habitons ; et, si l’on considère qu’elle subsiste malgré la grande variété des climats et des productions, qui a lieu de Naples à Pétersbourg, il paraîtra vraisemblable que cette loi s’étend à la Terre entière.
Un résultat également intéressant et que les observations indiquent avec beaucoup de vraisemblance est que la possibilité des naissances des garçons, relativement à celle des naissances des filles, n’est pas partout la même. C’est ici surtout qu’il importe d’avoir une méthode facile pour comparer un très grand nombre de naissances et pour déterminer la probabilité qui en résulte que les différences observées ne sont pas dues au hasard : ces différences sont si peu considérables qu’il faut souvent plusieurs millions de naissances pour constater qu’elles sont le résultat de causes toujours agissantes et qu’on doit les distinguer de ces petites variétés que le hasard seul amène dans la succession des événements également possibles. Je donne, pour obtenir cette probabilité, des formules très simples, au moyen desquelles on pourra sur-le-champ juger de sa grandeur : ces formules, appliquées aux naissances observées à Londres et à Paris, donnent une probabilité de plus de quatre cent mille contre un que la possibilité des naissances des garçons comparée à celle des naissances des filles est plus grande dans la première de ces deux villes que dans la seconde ; d’où il suit qu’il existe très probablement à Londres une cause de plus qu’à Paris qui rend les naissances des garçons supérieures à celles des filles. Les naissances observées dans le royaume de Naples semblent indiquer