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Dans un grand nombre de cas, et ce sont les plus intéressants de l’analyse des hasards, les possibilités des événements simples sont inconnues, et nous sommes réduits à chercher dans les événements passés quelques indices qui puissent nous guider dans nos conjectures sur l’avenir. Mais de quelle manière ces événements nous dévoilent-ils, en se développant, leur possibilité respective ? Suivant quelles lois influent-ils sur la probabilité des événements futurs ? Ce sont des questions difficiles, dont la solution exige des considérations métaphysiques très délicates et une analyse épineuse. La difficulté de les résoudre se fait principalement sentir lorsqu’il s’agit de constater de légères différences par les observations, car alors un nombre considérable d’événements observés peut n’indiquer ces différences qu’avec une très petite probabilité ; et, si l’on emploie ces événements en très grand nombre, on est conduit à des formules dont il est impossible de faire usage. Il est donc indispensable alors d’avoir un moyen simple d’obtenir la loi suivant laquelle la probabilité d’un résultat indiqué par les observations croit avec elles, et le nombre auquel les événements observés doivent s’élever pour que, ce résultat acquérant une grande vraisemblance, on soit fondé à rechercher les causes qui le produisent. J’ai donné ailleurs les principes et la méthode nécessaires pour cet objet, et cette méthode a l’avantage d’être d’autant plus précise que les événements observés sont en plus grand nombre : l’analyse exposée dans les articles précédents m’ayant conduit à la généraliser et à la simplifier, je vais la présenter ici dans un nouveau jour, en donnant des formules très commodes pour déterminer, d’après l’observation de résultats composés d’un grand nombre d’événements simples, les possibilités de ces événements, les différences que le temps, le climat, ou d’autres causes peuvent y produire, et la probabilité des événements futurs.

Pour éclaircir cette méthode par un exemple, je l’appliquerai à quelques problèmes sur les naissances : c’est un objet important dans histoire naturelle de l’homme, et l’observation offre à cet égard des variétés remarquables relativement à la différence des sexes et des