de la respiration des oiseaux et des cochons d’Inde sur l’air pur, nous avons constamment observé que le changement de ce gaz en air fixe est l’altération la plus considérable qu’il reçoit de la respiration des animaux. En faisant respirer une grande quantité d’air pur par des cochons d’Inde, et en absorbant, au moyen de l’alcali caustique, l’air fixe produit par leur respiration ; en faisant ensuite respirer le résidu de l’air par des oiseaux, et absorbant de nouveau, par l’alcali caustique, le nouvel air fixe qui s’était formé, nous sommes parvenus à convertir ainsi en air fixe une grande partie de l’air pur que nous avions employé : ce qui restait d’air avait à peu près la même bonté qu’il devait avoir dans la supposition où le changement de l’air pur en air fixe est le seul effet de la respiration sur l’air. Il nous parait donc certain que, si la respiration produit d’autres altérations à l’air pur, elles sont peu considérables, et nous ne doutons point que les physiciens, qui, avec de grands appareils à mercure, feront les mêmes expériences, ne soient conduits au même résultat.
On a vu précédemment que, dans la combustion du charbon, la formation d’une once d’air fixe peut fondre de glace ; en partant de ce résultat, on trouve que la formation de grains d’air fixe doit en fondre Cette quantité de glace fondue représente conséquemment la chaleur produite par la respiration d’un cochon d’Inde durant dix heures.
Dans l’expérience sur la chaleur animale d’un cochon d’Inde, cet animal est sorti de notre machine à peu près avec la même chaleur avec laquelle il y était entré, car on sait que la chaleur intérieure des animaux est toujours à peu près la même : sans le renouvellement continuel de sa chaleur, toute celle qu’il avait d’abord se serait insensiblement dissipée, et nous l’ai trions retiré froid de l’intérieur de la machine, comme tous les corps inanimés que nous y avons mis en expérience ; mais ses fonctions vitales lui restituent sans cesse la chaleur qu’il communique à tout ce qui l’environne, et qui, dans notre expérience, s’est répandue sur la glace intérieure dont elle a fondu