Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 10.djvu/217

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chargé, car la transparence de la partie du tube qui descendait dans le flacon n’a point été altérée ; on peut donc supposer que, si le poids des flacons a été augmenté par ces vapeurs, cette augmentation a été compensée par l’évaporation de l’eau de l’alcali qu’ils renfermaient. On pouvait craindre encore qu’une partie de l’air fixe qui était combiné ne fût due à l’air même de l’atmosphère ; pour nous rassurera cet égard, nous avons répété la même expérience, en ne mettant point de cochon d’Inde sous le bocal ; il n’y a point eu alors d’augmentation dans le poids des flacons : celui du second flacon a diminué de ou grains, sans doute par l’évaporation de l’eau de son alcali.

Une troisième expérience, faite sur un cochon d’Inde dans l’air déphlogistiqué, nous a donné grains pour la quantité d’air fixe produite en dix heures.

En prenant un milieu entre ces expériences et quelques autres semblables, faites sur plusieurs cochons d’Inde, tant dans l’air déphlogistiqué que dans celui de l’atmosphère, nous avons évalué à grains la quantité d’air fixe produite en dix heures par le cochon d’Inde que nous avons mis en expérience dans une de nos machines pour déterminer sa chaleur animale.

Comme ces expériences ont été faites à la température de ou il est possible que la quantité d’air fixe produite par la respiration soit un peu moindre qu’à la température de qui est celle de l’intérieur de nos machines ; il faudrait donc, pour plus d’exactitude, déterminer les produits d’air fixe à cette dernière température : c’est une attention que nous nous proposons d’avoir dans les nouvelles expériences que nous ferons sur cet objet.

Les expériences précédentes sont contraires à ce que MM. Schéele et Priestley ont avancé sur les altérations de l’air pur par la respiration des animaux. Elle produit, suivant ces deux excellents physiciens, très peu d’air fixe et une grande quantité d’air vicié, que ce dernier a désigné sous le nom d’air phlogistiqué ; mais, en examinant avec tout le soin possible, par un grand nombre d’expériences, l’effet