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sphère, son volume a été un peu diminué et s’est réduit à enfin, après avoir absorbé l’air fixe par l’alcali caustique, il est resté d’air. Dans cette expérience, il y a eu d’air pur altéré et d’air fixe produit, en faisant la correction due à la petite quantité d’air fixe que renfermait l’air déphlogistiqué de la cloche. Si l’on désigne par l’unité le volume de l’air pur altéré, sera son volume diminué par la respiration. Dans la combustion du charbon, le volume de l’air est diminué dans le rapport de à cette différence peut tenir en partie aux erreurs des mesures, mais elle dépend encore d’une cause que nous n’avions pas soupçonnée d’abord et dont il est bon d’avertir ceux qui voudront répéter ces expériences.

Pour rendre la cloche stable dans la cuvette, nous avons un peu élevé le mercure intérieur au-dessus du niveau du mercure extérieur ; or, en introduisant l’animal et en le retirant de dessous la cloche, nous avons observé que l’air extérieur pénétrait un peu dans l’intérieur, le long du corps de l’animal, quoique plongé en partie dans le mercure : ce fluide ne s’applique pas assez exactement contre la surface des poils et de la peau pour empêcher toute communication entre l’air extérieur et l’air intérieur de la cloche. Ainsi l’air doit paraître moins diminué par la respiration qu’il ne l’est en effet.

Le poids de l’air fixe produit dans l’expérience précédente est de d’où il suit que, dans l’intervalle de dix heures, l’animal aurait produit d’air fixe.

Au commencement de l’expérience, l’animal, respirant un air beaucoup plus pur que celui de l’atmosphère, formait peut-être dans le même temps une plus grande quantité d’air fixe, mais sur la fin il respirait avec difficulté, parce que l’air fixe, se déposant par sa pesanteur dans la partie inférieure de la cloche où était l’animal, en chassait l’air pur qui s’élevait au haut de la cloche, et probablement encore parce que l’air fixe est par lui-même nuisible aux animaux. On peut donc supposer, sans erreur sensible, que la quantité d’air fixe produit est la même que si l’animal eût respiré dans l’air de l’atmosphère, dont la bonté est à peu près moyenne entre celles de l’air à la partie