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cette chaleur vient de l’air ou des corps combustibles et des animaux qui respirent. Dans la vue de déterminer ces altérations, nous avons fait les expériences suivantes :

(PL II, fig. 7) représente une grande cuvette remplie de mercure et au-dessus de laquelle nous avons placé une cloche pleine d’air déphlogistiqué ; cet air n’était pas parfaitement pur : sur parties, il en contenait d’air pur et il renfermait environ de son volume d’air fixe. Nous avons introduit sous la cloche un petit vase de terre rempli de braise que nous avions auparavant dépouillée de tout son air inflammable, par une forte chaleur, et qui était à peu près semblable à celle que nous avons employée dans l’expérience sur la chaleur dégagée par la combustion du charbon ; au-dessus de la braise, nous avons placé un peu d’amadou sur lequel était une très petite molécule de phosphore pesant tout au plus de grain ; le vase de terre avec tout ce qu’il contenait avait été pesé fort exactement ; nous avons ensuite élevé le mercure dans la cloche jusqu’en par la succion de l’air intérieur, afin que la dilatation de l’air occasionnée par la combustion du charbon n’abaissât pas le mercure trop au-dessous du niveau du mercure extérieur, ce qui aurait pu faire sortir l’air renfermé sous la cloche. Cela fait, au moyen d’un fer rouge que nous avons fait passer rapidement à travers le mercure, nous avons enflammé le phosphore qui a allumé l’amadou et par son moyen la braise. La combustion a duré pendant vingt ou vingt-cinq minutes, et, lorsque la braise s’est éteinte et que tout l’air intérieur a été refroidi à la température de l’atmosphère, nous avons marqué un second trait en où le mercure s’est élevé par la diminution du volume de l’air intérieur. Nous avons ensuite introduit de l’alcali caustique sous la cloche ; tout l’air fixe a été absorbé et, après un temps sutHsant pour cet objet, lorsque le mercure a cessé de monter dans la cloche, nous avons marqué un trait en au niveau de la surface de l’alcali caustique ; nous avons eu soin d’observer dans les trois positions les hauteurs du mercure dans la cloche au-dessus de son niveau dans la cuvette : l’air de l’atmosphère introduit sous la cloche, au moyen d’un