s’étendre à toutes les cristallisations et se trouve confirmé par l’expérience.
L’équilibre entre la chaleur qui tend à écarter les molécules des corps, et leurs affinités réciproques qui tendent à les réunir, peut fournir un moyen très précis de comparer entre elles ces affinités ; si l’on mêle, par exemple, à une température quelconque au-dessous de zéro, un acide avec de la glace, il la fondra jusqu’à ce qu’il soit assez affaibli pour que sa force attractive sur les molécules de la glace soit égale à la force qui fait adhérer ces molécules les unes aux autres, et qui est d’autant plus grande que le froid est plus considérable. Ainsi le degré de concentration auquel l’acide cessera de dissoudre la glace sera d’autant plus fort, que la température du mélange sera plus abaissée au-dessous de zéro, et l’on pourra rapporter aux degrés du thermomètre les affinités de l’acide avec l’eau, suivant ses divers degrés de concentration. Il suit de là réciproquement que, si l’on expose un acide affaibli à un degré de froid supérieur à celui dans lequel il cesse de dissoudre la glace, les molécules d’eau ayant alors plus d’affinité entre elles qu’avec lui, elles doivent s’en séparer et former de la glace jusqu’à ce qu’il ait acquis le degré de concentration correspondant à cette température. En comparant ainsi les différents acides, on aura, par une suite d’expériences faites à diverses températures, leurs affinités respectives avec l’eau, et si l’on considère de la même manière toutes les autres dissolutions, on pourra mesurer avec précision les forces d’affinités des corps les uns avec les autres ; mais cette théorie ne peut être développée en aussi peu de mots, et nous en ferons l’objet d’un Mémoire particulier.
Si le mélange d’un acide avec une quantité donnée d’eau produit de la chaleur, en mêlant cet acide avec la même quantité de glace, il produira de la chaleur ou du froid, suivant que la chaleur qui résulte de son mélange avec l’eau est plus ou moins considérable que celle qui est nécessaire pour fondre la glace ; on peut donc supposer à cet acide un degré de concentration que nous nommerons tel que, en le mêlant avec une partie infiniment petite de glace, il ne produise ni froid ni