et si l’on fait, avec M.|Kirven, on aura
Tel est donc le plus petit degré de froid qu’une masse d’eau doit avoir pour pouvoir se glacer en entier, dans la supposition où toute la chaleur développée par la formation de la glace ne se répand que sur cette masse ; mais ce degré est beaucoup moindre dans la nature, où les corps environnants dérobent une grande partie de cette chaleur.
Les molécules de l’eau ont entre elles, dans l’état de glace, une position diffèrente que dans l’état de fluidité ; or, si l’on imagine une masse d’eau à une température au-dessous de zéro et que, par une agitation quelconque, on dérange la position de ses molécules, on conçoit que, dans cette variété infinie de mouvements, quelques-unes d’entre elles doivent tendre à se rencontrer dans la position nécessaire pour former de la glace, et, puisque cette position est une de celles où la chaleur est en équilibre, elles pourront la prendre si la chaleur qui les en écarte se répand assez promptement sur les molécules voisines ; en sorte que l’état de fluidité de l’eau sera d’autant moins ferme, que sa température sera plus abaissée au-dessous de zéro.
Maintenant, si l’on compare la théorie précédente avec l’expérience, on trouvera qu’elle y est parfaitement conforme, car on sait que l’on peut conserver l’eau fluide à une température de plusieurs degrés au-dessous de zéro et que, dans cet état, une légère commotion suffit souvent pour la convertir en glace. Il y a lieu de présumer que plusieurs autres passages des corps d’un état à un autre par la diminution de la chaleur offriront des phénomènes semblables.
L’affinité des molécules de l’eau tend à les réunir et à dégager la chaleur qui les écarte ; or il est très probable que leur disposition dans l’état de glace est celle dans laquelle cette force d’affinité s’exerce avec le plus d’avantage ; d’où il suit qu’un des moyens les plus propres à congeler une masse d’eau dont la température est au-dessous de zéro est de la mettre en contact avec de la glace. Le même résultat doit