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quels répond la chaleur de l’eau à zéro ; mais elle suppose que l’on connaît et nous avons vu l’incertitude qui règne à cet égard.

Dans quelques essais que l’on a déjà faits pour établir une théorie de la chaleur, on a supposé que la quantité de chaleur libre est toujours la même avant et après les combinaisons ; on a de plus supposé que les chaleurs spécifiques des corps expriment les rapports de leurs quantités absolues de chaleur ou, ce qui revient au même, que leurs accroissements de chaleur correspondants à des accroissements égaux de température sont proportionnels à leurs quantités absolues de chaleur ; dans ces deux hypothèses, les plus simples que l’on puisse faire, et l’on peut prendre pour les chaleurs spécifiques que nous avons déterminées dans l’article précédent ; on aura ainsi,

Il ne s’agit plus maintenant que d’appliquer cette formule aux résultats de diverses combinaisons ; car, si l’on trouve constamment la même valeur de quelle que soit la nature des substances que l’on combine, ce sera une preuve de la vérité de ces hypothèses. C’est dans la vue de vérifier un point aussi intéressant de la théorie de la chaleur que nous avons fait plusieurs expériences rapportées ci-dessus.

Considérons d’abord la combinaison de l’eau et de la chaux vive ; en les mêlant ensemble à la température de dans le rapport de à nous avons observé qu’une livre de ce mélange en se refroidissant jusqu’à zéro fondait livre onces gros grains ou livre de glace ; ainsi, dans ce cas, On a ensuite

la chaleur spécifique de l’eau est égale à la chaleur spécifique de la chaux vive, la chaleur spécifique du mélange,