Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 10.djvu/188

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

spécifiques des corps à près, et même à près si la température extérieure n’est que de ou

Nous avons fait construire deux machines pareilles a celle que nous venons de décrire ; l’une d’elles est destinée aux expériences dans lesquelles il n’est pas nécessaire de renouveler l’air intérieur ; l’autre machine sert aux expériences dans lesquelles le renouvellement de l’air est indispensable, telles que celles de la combustion et de la respiration ; cette seconde machine ne diffère de la première qu’en ce que les deux couvercles sont percés de deux trous à travers lesquels passent deux petits tuyaux qui servent de communication entre l’air intérieur et l’air extérieur ; on peut à leur moyen souffler de l’air atmosphérique sur les corps combustibles ; ces tuyaux sont représentés dans la fig. 2 de la Pl I.

Nous allons présentement exposer le résultat des principales expériences que nous avons faites au moyen de ces machines [1].

Article II.
Expériences sur la chaleur faites par la méthode précédente.

Nous rapporterons les chaleurs spécifiques de tous les corps à celle de l’eau commune prise pour unité ; par un milieu pris entre plusieurs expériences qui s’accordent à peu près entre elles, nous avons trouvé

  1. Depuis la lecture de ce Mémoire, nous avons vu dans une dissertation fort intéressante de M. Vilke, sur la chaleur, qui est imprimée dans les Mémoires de Stockholm pour l’année 1781, que ce savant physicien avait eu avant nous l’idée d’employer la fonte de la neige par les corps pour mesurer leur chaleur ; mais la difficulté de recueillir l’eau produite par la fonte de la neige, le temps considérable que les corps emploient à perdre ainsi leur chaleur, et qui, suivant nos expériences, peut être de douze heures et même davantage, la chaleur que la neige reçoit durant cet intervalle de l’atmosphère et des autres corps qui l’environnent ; toutes ces raisons l’ont forcé d’abandonner ce moyen et de recourir à la méthode des mélanges, parce qu’il n’a pas essayé d’environner la neige que les corps doivent fondre d’une couche extérieure de neige ou de glace, qui la garantisse de la chaleur de l’atmosphère. C’est dans cette enveloppe extérieure que consiste le principal avantage de nos machines, avantage qui nous a mis à portée de mesurer des quantités de chaleur qui jusqu’à présent n’avaient pu l’être, telles que la chaleur qui se dégage dans la combustion et dans la respiration ; au reste, dans ces expériences, la glace est préférable à la neige.